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TPE Villiers-Le-Bel/Médias

5 mars 2008

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1 mars 2008

Bienvenue

Bienvenue sur ce blog organisé par Alexis Rigaud et Antoine Plattard, élèves du Lycée Français de Vienne, dans lequel vous retrouverez l'analyse qu'ils ont tenté de faire sur l'influence de la presse écrite et des journaux télévisés au sujet des événements à Villiers-le-Bel dans le cadre des T.P.E. de l'année 2008.

Sommaire:

I) Introduction

II) Développement

A- Les événements à Villiers-le-Bel et leur médiatisation

1° Les causes de l’émeute.
    1.a) Les causes directes

    1.b) Les causes indirectes

2° Le bilan des deux soirées d’émeutes paru dans les médias.

B- Analyse du traitement des événements à Villiers-le-Bel  fait par la presse écrite et les journaux télévisés français.

1° La diffusion de l’information.
    1.a)  La presse écrite
    1.b)  Les journaux télévisés

2° L’opinion.
    2.a) Le citoyen se sent concerné
    2.b) L'analyse de "professionnels"

3° Quand le sensationnel entre en jeu.

III) Conclusion

 

19 février 2008

Introduction

Aujourd'hui nous pouvons parler d'omniprésence des médias dans notre société. En effet, depuis la création de la presse écrite, sont venus s'ajouter la radio, la télévision et internet. La diffusion de l'information, se fait de façon rapide et efficace, de l'échelle régionale à l'échelle mondiale. Chaque citoyen peut accéder aux faits importants du moment, que ce soit de son domicile par la télévision, la radio et internet, ou bien hors de chez lui, par l'achat de journaux et depuis peu grâce aux technologies de téléphonie mobile. Ainsi il reste informé de la situation.                
Nous nous sommes donc demandés, si ces médias influençaient l'opinion publique, si oui, de quelles manières et si la tendance politique entrait en jeu...                              
Il nous a semblé très intéressant d'analyser l'influence des médias au sujet des événements à Villiers-le-Bel, survenus au cours de l'automne 2007. Nous nous sommes limités aux journaux télévisés et à la presse écrite. Pour cela, nous avons mis au point un tableau permettant de classifier nos articles, prenant en compte la tendance politique du journal, les prénotions que nous portions à l'égard de l'article, la visée argumentative de celui-ci, le vocabulaire subjectif utilisé ou encore les figures de styles... Nous nous sommes ensuite concentrés sur différents journaux télévisés, pour tenter d'en tirer les messages que ceux-ci essayaient de nous faire passer.
Afin d'apporter notre réponse, nous avons organisé notre travail en deux parties: dans un premier temps, nous avons développé les événements à Villiers-le-Bel, les causes directes et indirectes, ainsi que les bilans qui sont apparus dans les médias et dans un second temps, l'analyse
du traitement des événements à Villiers-le-Bel par la presse écrite et les journaux télévisés français.

16 février 2008

A- Les événements à Villiers-le-Bel


Les causes de l’émeute

    1.a) Les causes directes

    Le 25 novembre 2007, deux jeunes, Moushin et Larami, circulaient sur une mini moto sans casque dans les rues de la ville de Villiers-le-Bel (Val d’Oise) en fin d’après midi. Après avoir été plusieurs fois repris par les policiers pour un non port de casque et peut être aussi de leur vitesse excessive (toutes les sources ne confirment pas cette dernière information) les protagonistes (les jeunes et les policiers) se rencontrent à un croisement et, c'est à ce moment là que survient le tragique accident de la route, causant la mort immédiate des deux adolescents de 15 et 16 ans. Les causes précises de l’accident restent encore à déterminer. Une enquête judiciaire est en cours… Et c’est entre autre sur ce point qu'il y a débat : soit ce sont les jeunes qui n’ont pas respecte la priorité ou bien les policiers ont "foncé" sur les jeunes pour pouvoir les arrêter- en pratiquant une "poussette" qui est une pratique assez commune pour stopper une personne sur un deux roues- chose qu’ils essayaient de faire depuis le matin. « Une version démentie par des témoins de la scène : pour eux, les jeunes n’ont pas grillé la priorité. »( lefigaro.fr). Après que les jeunes soient tombés éjectés de leur moto en raison du choc de la collision, ils sont morts très rapidement des suites de leurs blessures ; sans doute un traumatisme crânien. Le doute subsiste encore en ce qui concerne la vitesse d’arrivée des secours qui ont essaye en vain de prodiguer les premiers soins aux deux victimes. On sait aussi qu'un commissaire de police qui est arrivé sur les lieux du drame peu après l’accident s’est fait lynché à coups de barres de fer par plusieurs jeunes en colère après la mort de leurs amis. Le commissaire a du se faire hospitaliser. Un autre doute concerne les dégâts très importants de la voiture : on ne sait pas si ils sont dus à la violence du choc ou bien à cause de jeunes qui aurait tapé sur la voiture à l'aide de barres de fer. Mais une vidéo amateur contredirait la dernière thèse. Dans les heures qui ont suivit la mort des deux jeunes du quartier, des émeutes se sont déroules dans la ville de Villiers-le-Bel. Les émeutiers ont incendié des voitures, des poubelles, une médiathèque etc… Lors de la seconde nuit d’émeute, certains jeunes ont tiré sur les policiers avec des plombs de chevrotine. Plus de 80 policiers ont été blessé. « Le directeur général de la police national (DGPN) Fréderic Péchenard ,[…]  affirme «qu’on a franchi un cap » après les tirs contre les policiers lundi soir à Villiers-le-Bel. » (Libération)

    1.b) Causes indirectes

    Il ne fait aucun doute que le fait que deux jeunes dans le quartier soient morts n’est pas l’unique facteur des ces deux soirées d’émeutes qui se sont déroulées dans la ville de Villiers-le-Bel ainsi que dans les communes limitrophes, mais ce serait la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Aussi, en 2005, 3 semaines d’émeutes avaient elles secouées la France entière a cause de la mort de deux adolescents morts dans une course poursuite avec des policiers a Clichy-sous-Bois (Seine Saint Denis). Dans une ville ou le taux de chômage dépasse de les 12% (contre 8 au niveau national), il est vrai que le climat social n’est pas très bon. La vie est pénible en particulier pour les jeunes qui n’ont souvent pas ou peu de qualifications. On pourrait relever 4 causes indirectes responsables des violences urbaines qui sont : la situation familiale, l’échec scolaire, le chômage, et les habitants qui restent entre eux « l’absence de mobilité géographique »    La situation familiale des émeutiers est souvent la même : uns situation de monoparentalité, c’est à dire vivant avec un seul parent et souvent peu de frères ou sœurs. Sachant que ces quartiers sont plutôt défavorises au point de vue économique ( le salaire moyen étant de 1000€ par mois), le seul parent a la maison est obligé de travailler. Cela veut dire que le jeune est seul à la maison et n’est absolument pas encadre ou bien uniquement par ses amis qui sont souvent dans le même sa cas que lui. Le contrôle parental est donc quasiment inexistant. L’enfant est livré a lui même et le fait de « casser du flic » ou de brûler des voitures peut être une forme de loisir pour sortir de l’ennui. Pour remédier à cela, la France a crée en 2006, a l’image des États-Unis et de la Grande-Bretagne, une politique de responsabilisation des parents : « Depuis 2006, le contrat de responsabilité parentale permet ainsi au président du conseil général d'imposer aux parents "défaillants" une liste d'obligations sous peine de suspension des allocations familiales. Quant à la loi de 2007 sur la prévention de la délinquance, elle crée des conseils des droits et des devoirs des familles dans les mairies et inscrit dans les textes les "stages de responsabilité parentale" mis en place par certains procureurs. » (Le Monde). Mais cette politique est contestée par certains magistrats "Elles sont à la fois infantilisantes et stigmatisantes pour les parents", selon la magistrat François Sottet, le chef du parquet des mineurs de Paris. De plus, déclare de dernier, « ils (les stages de responsabilité) n’ont quasiment jamais été mis en place par les parquets ». Ces stages sont sans doutes inutiles selon certains mais le constat est là : la France a eté touchée par deux crises des banlieues en 2 ans.

popnonsco1999

    Les difficultés scolaires et donc par suite le chômage sont les deux plus grosses causes indirectes des crises des banlieues.  « Autre indicateur révélateur: dans cette ville, plus du tiers (34%) d'une génération d'enfants arrive au collège déjà en retard scolaire, un chiffre supérieur de plus de 11 points à la moyenne académique.” (Le nouvel observateur). En effet, 28.9% des jeunes entre 15 et 24 ans n’ont aucun diplôme et seulement 11.7% ont le baccalauréat ou d’un brevet professionnel. En effet les jeunes qui vivent dans ce type de quartiers sont souvent issus de la deuxième génération d’immigration. Leur langue maternelle n’est pas le français même s'ils sont nés en France. Leurs parents ne sont pas Français et peuvent donc rarement les aider dans leurs études. « Qui aspirait à un meilleur statut que ses parents et peut trop rarement concrétiser cet espoir ; ce qui réussissent quittent le quartier. »

scoage1999

    Le chômage concerne 16.1 des jeunes de 15 à 24 ans (cette tranche d’âge est souvent celle qui est actrice dans les émeutes urbaines). « Je ne suis pas étonnée par les violences, ça fait très longtemps qu'on sent que ça va exploser, il y a une telle désespérance, le sentiment que l'avenir est bouché", explique Marie-Michelle Pisani (la directrice de la Mission Locale Val d'Oise-Est) à l'AFP” Mais le chiffre le plus frappant est celui du taux de chômage pour la tranche d’âge supérieur, c’est à dire entre 25 et 49 ans, 69% de chômage. Les jeunes se disent donc qu’il est inutile de travailler puisque ils termineront au chômage comme 69% de leurs aïeux. De plus tout le monde sait bien qu’il y a des discriminations faites à l’embauche en fonction de la nationalité oui de la couleur de peau du demandeur d’emploi. Ce phénomène est beaucoup plus amplifié à Villiers le Bel car la majorité de la population est d’origine immigrée. Pour pouvoir trouver une rémunération, les jeunes s’orientent vers le trafic de stupéfiants pouvant quelquefois se terminer en règlement de comptes entre deux bandes rivales.

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    Le dernier point concernant les causes indirectes des émeutes en banlieue est l’absence de mobilité géographique des « plus démunis ». En effet ceux qui réussissent le mieux scolairement et qui obtiennent un emploi stable quittent le « quartier » pour aller vivre dans une ville plus résidentielle et plus proche de leur lieu de travail. En effet ces villes « sensibles » sont souvent mal oui peu desservies par les transports en communs pour deux raisons : le premier est que les compagnies de transport ne veulent pas prendre le risque de traverser ces villes par peur que le chauffeur de bus soit agressé ou le bus dégradé (graffitis, rayures etc…) et la seconde est que les municipalités ne peuvent pas investir pour la desserte de leur ville par les transports en commun.

Le fait que les gens qui n’ont pas réussis vivent entre eux est néfaste : ils partagent les problèmes de la vie quotidienne. Un ghetto social est formé et règnent une extrême tension. Les jeunes s’attribuent des endroits « stratégiques » (cages d’escaliers ou halls d’entrée). «  Une fois ces territoires acquis, ils opèrent a un véritable marquage par exemple au moyen de tags , mais aussi d’un contrôle plus strict, par le biais de prélèvements illicites de biens publics ou privés, qu’ils appellent eux mêmes taxer »

Le bilan des deux soirées d’émeutes paru dans les médias.

    Selon le ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, « presque »150 policiers ont été blesses a Villiers le Bel lors des nuits de violences urbaines dont- et c’est la que constitue la « nouveauté » par rapport aux autres crises des banlieues- 81 par tirs d’armes a feu.

    Le bilan matériel est lui aussi assez important : une école maternelle a été incendiée, ainsi que la bibliothèque voisine. Des dizaines de vitrines de commerces ont été brisées, ainsi qu’un concessionnaire de voitures qui employaient 30 personnes de Villiers le Bel et des communes limitrophes.  «  Des dizaines de commerces et de restaurants ont été dégradés, tandis que plusieurs bâtiments publics ont été incendiés.” (J.T. de 20 heures de T.F.1. du 27 novembre 2007)


JT 20H de TF1 - 2e nuit d'emeutes à Villiers-le-bel

à partir de 3m50.

Le restaurant Mac Donald de Villiers-le-Bel a lui aussi été brûlé en partie. Il faut bien sur ajouter à ces dégâts, les voitures incendies même s'il est difficile d’établir un bilan précis. Entre 50 et 100 voitures auraient été enflammés lors des deux soirées d’émeutes à Villiers le Bel ainsi que dans les communes voisines (Sarcelles, Gonesse, Goussainville). « Plusieurs véhicules étaient en feu, dont une voiture de police et une benne à ordures, ainsi que des poubelles.”( Le Figaro). Aussi, une dizaine de bâtiments ont été brûles ou a moitié brûlés dont le commissariat de police de Villiers le Bel. « 63 véhicules et cinq bâtiments sont incendiés, dont la bibliothèque Bellevue, deux écoles, la trésorerie et un supermarché à Villiers-le-Bel.” Le lundi 18 février, 1000 policiers ont été mobilises pour interpelles les auteurs des violences urbaines et en particulier ceux qui ont tirés a balles réelles sur les policiers qualifiés de « criminels » par le Président de la République de 35 personnes ont été interpelles et 7 personnes ont été mis en examens le vendredi 22 février. L’enquête n’est toutefois pas terminée, la police doit encore analyser les téléphones portables et autres matériels électroniques pouvant apporter des indices quand a la culpabilité de certains individus.

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15 février 2008

B- Analyse du traitement des événements à Villiers-le-Bel fait par la presse écrite et les journaux télévisés français.



    La presse écrite, représente l’ensemble des moyens permettant de diffuser l’information sur papier. Nous pouvons citer de grands noms de journaux tels que Le Monde, Libération, L’Express ou encore Le Nouvel Observateur. Les journaux télévisés ont la même fonction, mais comme leur nom l’indique, la diffusion de l’information se fait via la télévision. De façon générale, les journalistes se contentent de rapporter l’information de la manière la plus neutre possible. Pourtant dans le cas des événements à Villiers-le-Bel, nous pouvions nous attendre à ce qu’ils tombent immédiatement dans le sensationnel, c’est à dire le récit des échauffourées, la description des casseurs brûlant les voitures, et autres. En effet, étant donné que de telles émeutes étaient survenues deux ans auparavant suite à la mort de deux jeunes des banlieues dans un transformateur, les Français n’accrocheraient peut être pas à la même énumération des causes politiques, économiques et sociales des crises des banlieues. Nous ne nous étions pas trompés, le sensationnel est arrivé, cependant, petit à petit.

La diffusion de l’information.

    1.a)  La presse écrite

    minimoto

    Les journaux ont d’abord publiés des articles de faits. Le sujet de l’accident a largement été abordé, et par tous les journaux principaux. Tous étaient d’accord. Selon le journal 20 minutes : « Deux adolescents Moushin 15ans et Larami 16 ans sont morts hier après-midi dans la Zac dite de "La Tolinette" à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). Ils roulaient à moto, sans casque, lorsqu'ils ont heurté une voiture de police dans des circonstances qui restaient floues hier soir. Il s’agirait d’un banal accident de la route. ». Ces propos sont retrouvés dans certains articles du journal Le Monde ou encore dans l’Express. La remise en cause des policiers a aussi été la même dans la plupart des journaux, telle que celle de cet article du Jdd : « Selon certains témoins de l'accident, les policiers qui étaient à bord du véhicule auraient très vite quitté les lieux au lieu de prodiguer les premiers secours aux deux jeunes. ». Et tous confirment que « Selon le procureur, la responsabilité des policiers semble écartée ». Nous observons une sorte de neutralité des journaux. Une volonté de rapporter les faits.



    1.b)  Les journaux télévisés


    De la même manière, le bilan de la première soirée d’émeute est le même pour tous les journaux télévisés: « Au cours de ces derniers affrontements, une trentaine de policiers ont été blessés. Plusieurs véhicules, dont une voiture de police, ont été incendiés. Ce soir, une bibliothèque est en flamme.» (France 3). Sur France2, France3 ou TF1, nous retrouvons le même discours.


Violences urbaines a villiers le bel

 

Pourtant, il arrive un moment, ou les journaux tentent de donner le « scoop » afin de se départager, ou d’offrir ce que la population cherche.



L’opinion



Nous pouvons déterminer un seuil de saturation. Il s’agit du seuil d’information pour lequel la population ne s’intéresse plus aux faits. Lorsque ce seuil est atteint, « la machine tourne au ralenti », l’information n’atteint plus la cible. Il s’agit donc de donner ce que la population attend : un avis tranché.


Pour répondre à cela, il y a le journalisme d'opinion. Il s'agit soit de poser des questions à la population, soit faire intervenir des "intellectuels", des sociologues, ou des journalistes.


    2.a) Le citoyen se sent concerné.

    Dès le deuxième jour d'émeutes, les interview de "passants" sont arrivées en masse. Que ce soit dans la presse écrite ou dans les journaux télévisés. Certes, la réflexion sera moins pertinente, le langage et le style aussi mais, le citoyen se sent concerné, représenté. Il s'agit donc pour les journalistes de créer une "complicité" avec les habitants des banlieues, pour, qui sait, obtenir des informations plus pétillantes.


Villiers le Bel : Explication de l'accident d'un témoin
 

 2.b) L'analyse de "professionnels"

    Le citoyen, a besoin d'analyses professionnelles pour alimenter sa propre opinion. En effet, il partira de plusieurs avis pour sélectionner les éléments qui se rapprochent de sa pensée. Les journaux principaux, ont de façon générale, une rubrique opinion. Il faut donc s'attendre à ce que la tendance politique du journal, soit très représentée dans l'article. Prenons l'exemple du rédacteur en chef du Nouvel Observateur (centre gauche), Jean-Marcel Bouguereau quijmb a publié une demi-douzaine d'article d'opinion sur les émeutes et les causes des crises dans les banlieues. Et en effet, nous observons une rude critique du "gouvernement Sarkozy" : "LES MULTIPLES visites de Nicolas Sarkozy à son retour de Pékin auront du mal à faire oublier son extrême passivité sur le dossier des banlieues, pourtant décrit comme une de ses priorités".

S'agit-il ici d'influencer l'opinion publique? La réponse reste floue. Après les analyses que nous avons fait d'articles, il nous est impossible de dire qu'il y a une réelle volonté d'influencer, malgré la subjectivité des propos: "MAIS QUE FAIT la police ? Profil bas. La mort de deux adolescents âgés de 15 et 16 ans dans un accident entre une moto et une voiture de police à Villiers-le-Bel a déclenché des violences dimanche, blessant un commissaire qui souffre d'un traumatisme facial."

Encore une fois, nous pouvons affirmer que les avis divergent, qu'il y a une prise de position dans le journalisme d'opinion, mais qu'il est impossible de dégager une véritable volonté d'influencer ou d'inculquer des idéaux de la part des journalistes.


Quand le sensationnel entre en jeu.

Le journalisme à sensation représente le journalisme qui cherche l'événement duquel il sera possible de produire un article "sensationnel" ce qui a pour conséquence de souvent exagérer les faits ou de ne montrer que certains aspects de la réalité. Il a été très utilisé à partir du deuxième jour d'émeute à Villiers-le-Bel. Les journalistes se sont vite rendu compte que la crise allait prendre une ampleur très importante, que la violence allait être maximale. Des titres tels que "Villiers-le-Bel, au coeur d'une nuit d'émeute" (Le Monde) ou "Villiers-le-Bel, la violence s'étend" (le Figaro) sortent. Le vocabulaire de la violence est prépondérant: "attaqué, dévastés, saccagé, choc, défoncé, arraché, affrontement, frappé". Ces mots sont retrouvés dans tous les discours.

ss


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14 février 2008

Conclusion

Après six mois de recherches sur le traitement des crises des banlieues (en particulier a Villiers-le-Bel), nous avons conclu que les tous les journaux, font la même description des événements et de tout ce qui les entoure et que les tendances politiques des journaux papiers et télévisés pourtant très différentes prennent une place peu importante. Prenons l'exemple de TF1, connu pour être plutôt de droite et de France2 (seule chaîne exclusivement généraliste du service public): nous avons été très étonnés de retrouver les mêmes images, les mêmes chiffres, les mêmes constats... Certes dans les grands journaux ils est fréquent de trouver une rubrique « Opinions » ou « débats », mais elle est peu souvent lue par le grand public car pas assez concrète, trop longue ou encore trop compliqué à comprendre. Nous avons lu ces rubriques dans plusieurs journaux (Le Figaro, Le Monde, ou encore Libération), et ce sont les seules rubriques où les avis divergent vraiment. Cependant, les avis sont souvent très tranchés, ce qui peut faire perdre la crédibilité des mots.

Dans la plus part des cas, les médias se contentent dans un premier temps de raconter les faits qui se sont produits (en insistant plus ou moins sur certains faits) et dans un second temps, lorsque l'information est passée, il s'agit alors de diffuser "l'action", une photo sur laquelle on voit une voiture brûler ou encore un affrontement entre les émeutiers et les forces de l’ordre, rattachée à l'article. Il semblerait que le lecteur veut seulement savoir ce qu’il se passe sur le moment même et que les vraies causes de ces émeutes lui sont égales. Il veut seulement savoir que « x » nombres de voitures ont été brûles et « n » policiers sont blessées. Les journaux montrent très rarement les vrais dessous du problème et l'analyse sociologique est souvent très peu poussée. Le lecteur veut des faits. Les médias font donc du journalisme « sentimental » qui consiste a toucher le lecteur par des faits (policiers blessés, commissariat détruit). Le lecteur prend donc indirectement le parti de la police et « repousse » immédiatement les émeutiers, sans savoir véritablement le(s) problème(s) des jeunes et les causes de cette violence. Il reste donc à savoir qui des médias ou du lecteur/spectateur est à l'origine de ce besoin. Il se trouve que se sont les médias qui, pour maximiser l'intérêt du lecteur/spectateur, ont mis en place ce type de journalisme. Il serait maintenant difficile pour le lecteur/spectateur de se retrouver avec des articles ou des reportages d'analyses sociologiques. C'est pour cette raison que nous parlons de besoin.

Si les médias se contentaient d’indiquer ces problèmes, le lecteur aurait l’impression de lire un livre de sociologie, ce qui ne l’intéresserait pas. Les journaux essaient de varier au maximum l'information et lorsque toute source d'information à été tiré de l'événement, il arrive qu'ils tombent dans le sensationnel, qu'ils déforment l'information, allant parfois même contre leurs idéaux politiques. Si un lecteur voit la une d’un journal intitulé « Villiers-le-Bel, la révolte à balles réelles! 80 blessés » et d’un autre « Banlieues : L'explication sociologique », il prendra sans doute le premier qui est plus concret, plus actuel, plus "croustillant". Alors forcément les journaux influencent le spectateur, mais tous de la même façon : en montrant qu’un seul aspect du problème et en mettant l’intégralité de la faute sur les jeunes, en montrant que ce sont des voyous, capables de tirer sur des représentants de la loi, qu'ils sont sans éducation. Ne montrant que l'aspect violent de la cité et non l'engagement de certaines personnes qui ont vraiment envie de faire changer les choses, par exemple les grands frères, ou les éducateurs sportifs, la population ne peut qu'avoir une vision extrêmement noire des banlieues.

Notre conclusion est donc que l'aspect politique que nous pensions très présent dans l'information n'y trouve pas vraiment sa place et qu'il y a une influence des médias, notamment de la presse écrite et des journaux télévisés, cependant qui ne semble pas voulue . En effet, en voulant atteindre un lecteur trop peu intéressé aux causes indirectes des crises des banlieues, et donc en parlant seulement du nombres accablant de voitures brûlées et de vitrines brisées durant les émeutes et en tombant dans le sensationnel, cela va renforcer le cliché bien ancré dans la tête du citoyen français qui ne voit dans la « cité » qu'un ghetto pour étrangers violents et mal éduqués.

 

télérama: thèse proche

 

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